Deuxième journée du Festival du Film Français au Japon, avec trois projections au cinéma Asahi Hall, qui surplombe le Lumine, immense complexe commercial situé au coeur de Ginza, le quartier chic et luxe de Tokyo
La journée avait commencé avec Rodin, de Jacques Doillon, qui, ne pouvant venir à Tokyo, avait envoyé une lettre, lue par Isabelle Giordano à l'assistance. Le film a en partie été tourné au Japon, au musée à ciel ouvert d'Hakone.
Puis ce fut le tour d'Elle, en présence de Paul Verhoeven et d'Isabelle Huppert, accueillis comme des rock-stars par une salle survoltée. Après le film et une demi-heure de questions-réponses extrêmement précises sur le jeu de l'actrice et les intentions du réalisateur, c'était la traditionnelle séance d'autographes, qui s'est répétée le soir avec Katell Quillévéré venue présenter Reparar a los vivos. Un film immédiatement qualifié par Yukitaka Nomoto, une blogueuse japonaise, "de grand film sur l'espoir et sur l'interconnexion invisible entre les êtres humains, un récit qui voit la souffrance et le deuil comme des éléments essentiels de la dignité".
Plus légèrement, Vianney, invité musical du festival, donnait un concert, en fin d'après-midi, dans la petite salle Wall & Wall, en présence notamment de Danièle Thompson et d'Isabelle Huppert, laquelle filait ensuite à l'Institut Français, en présence de son directeur et de l'ambassadeur de France au Japon, pour un "talk" Kering – dont elle est le visage pour 2017 – mené par Hirokazu Koreeda. Le cinéaste, en quelques extraits choisis par ses soins (Un asunto de mujeres, La Pianista, 8 Mujeres), a fait se raconter l'actrice française pendant plus d'une heure à travers ses rôles les plus marquants, lui permettant d'évoquer les combats féminins, sexuels ou sociétaux, depuis la Seconde Guerre mondiale.
Et tout s'est forcément conclu en chansons, au cours d'un karaoké nocturne, permettant d'échapper à la moiteur de la nuit tokyoïte, avec l'équipe d'UniFrance et Isabelle Huppert, décidément incontournable ce vendredi, qui a notamment proclamé à tue-tête que, quoi qu'il en soit, "we all live in a Yellow Submarine" !