Lauréat du Prix IFCIC 2016, qui récompense une jeune société de production indépendante, Justin Taurand dirige Les films du Bélier depuis 2002. Près de 40 courts métrages et une demi-douzaine de longs métrages à son crédit, jusqu'à Reparar a los vivos, de Katell Quillévéré, sélectionné aux Festivals de Toronto et de Venise, et qui vient d'être présenté aux Rendez-Vous With French Cinema à New York.
Avec la présentation de Reparar a los vivos, coproduit par Les Films Pelléas, c'est la première fois que vous venez aux Rendez-Vous de New York. Est-ce que les Rendez-Vous sont un moment important dans la vie d'un producteur ?
C'est d'autant plus important que le film va sortir le 14 avril aux Etats-Unis, distribué par Cohen Media qui l'a acheté au moment de sa présentation à Toronto. C'était fondamental pour moi d'être aux Rendez-Vous parce que c'est là que se joue toute la promo américaine, en tout cas une grande partie. La chance que nous avons est que le distributeur américain Charles Cohen possède une salle, le Quad, actuellement fermée pour travaux mais qui va rouvrir au moment de la sortie du film, ce qui le met particulièrement en valeur. On a montré le film hier aux Rendez-Vous, la salle était presque pleine, c'était vraiment une belle salle et on a senti que le public réagissait fortement au film, à ses thèmes qui sont universels : la vie, la mort, et comment tout s'entremêle, ce que Katell Quillévéré a beaucoup travaillé. Le film a été reçu et ressenti de façon très perceptible.
Vous avez participé à une discussion sur la co-production cinéma entre la France et les Etats-Unis, organisée hier au Lincoln Center. Qu'en retirez-vous en tant que société de production française indépendante ?
Il y a un vrai désir de coproduire, et les producteurs américains présents hier, David Hinojosa de Killer Films et Jay Van Hoy de Parts & Labor, ont la culture et ce désir de la co-production. Mais le fait qu'il n'y ait aucun accord de co-production entre la France et les Estados Unidos réduit le spectre des possibles. Il y a certes des outils en France pour enagager des co-productions de ce type, mais ce n'est pas quelque chose qui a beaucoup existé par le passé, et mon sentiment, c'est qu'il y a donc un désir, mais que ce désir n'est pas exploité.
Le bélier est un animal têtu, qui avance : le chemin des Films du Bélier va-t-il passer désormais par la co-production internationale ?
Oui, c'est désormais nécessaire pour plein de raisons. Quand on a des ambitions artistiques élevées pour un projet, c'est souvent un moyen pour les élever encore davantage. C'est aussi une manière de croiser des sillons pour enrichir la production d'un film. Aux Films du Bélier, nous sommes en post-production d'une coproduction avec le Portugal et le Brésil, Tristes Monroes de Gabriel Abrantes et Daniela Schmidt, et nous allons bientôt démarrer la production du nouveau film d'Antoine Barraud, Madeleine Collins, qui sera co-produit avec la Suiza. Et nous travaillons sur le deuxième long métrage d'Hélier Cisterne, co-écrit avec Katell Quillévéré, et sur lequel nous pensons également nous engager sur une co-production avec l'étranger.
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